Saison 5, Uncategorized

#rétrospective – S02E01

Des gommes et des crottes de nez. Tel est le titre de mon article posté à la rentrée scolaire 2017. Dès mes premiers jours de conduite, j’ai très vite remarqué des voyageurs et voyageuses pas comme les autres. De petites personnes qui semblaient ultra excitées de voir arriver mon tram et encore plus de monter dedans. Qui me faisaient de grands « coucou » à l’arrêt et de grands « aurevoir » après être descendues. Qui hurlaient de joie au démarrage. Alors quand la journée est difficile, quand les gens ne sont pas spécialement sympas, quand il drache, quand mon service est interminable, entendre un.e enfant vivre sa meilleure vie sur un siège derrière mon poste de conduite, cela me rebooste pour quelques heures !

À quelques semaines des vacances d’été, j’ai envie de vous repartager ce chouette article de la saison 2, rempli de leurs histoires. Pour rendre hommage à ces « cheerleaders » qui m’ont faite me sentir utile dès le premier jour, voici une belle collection de petits mots doux entendus dans mon tram:

– planches originales, colorées à la main –

Bonnes vacances les loulous !

⬇️ ⬇️ ⬇️ (re)découvrez l’article original de septembre 2017 : ⬇️ ⬇️ ⬇️

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Saison 5

#rétrospective – Bribe 405: Corona

Il y a pile 2 ans, la plus incroyable des nouvelles nous tombait dessus: une pandémie nous forçait à nous confiner. Et mon souvenir le plus marqué de cette période et ce silence. Ce long et lourd silence. Si notre pluie nationale avait été au rendez-vous, il y aurait eu moins de vide. Oui, le soleil c’était génial, mais pour celles et ceux qui avaient un jardin. Ou un.e chien.ne. Ce confinement, je l’ai passé seule, dans un appartement au milieu de la ville, sans balcon. La nature m’a cruellement manqué. Surtout qu’elle chantait, qu’elle vivait comme jamais. Et elle avait bien le droit, qu’on lui foute la paix quelques mois.

Ce qui m’a sauvée, c’est le boulot. J’y voyais des gens et me sentais utile. Tout le monde à l’intérieur, mais pas nous. Même avec des masques, même de loin, les sourires devinés et les regards chaleureux nous ont fait tenir. Et je me sentais fière, comme bien d’autres, mon métier est essentiel. Alors il était indispensable que je vous raconte comment ça se passait chez nous, dans la grande famille Stib!

Sur le réseau, dans les bus, les trams, les métros.
Dans les dépôts.
Aux dispatchings.
Dans les stations.
À la direction, le personnel de bureau en télé-travail.
De l’angoisse d’être dehors à celle d’être enfermé.es.
Réécoutez les voix de mes collègues dans l’article original, en lien ci-dessous ⬇️

Planches originales, dessin aux marqueurs
Les planches ont été colorées dans Photoshop après scan
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⬇️ ⬇️ ⬇️ (re)découvrez l’article original d’avril 2020 : ⬇️ ⬇️ ⬇️

Cliquez sur les audios du post!

Saison 5

#rétrospective – S01E10: Badge

J’en ai des collègues! Des centaines! Chaque jour, je croise des visages qui me sont inconnus. Au dépôt, nous sommes une « petite » équipe de 180 agent.es, entre celleux qui font des matins, ou plutôt des après-midis ou encore des nuits, on finit par trouver les mêmes habitué.es chaque jour, au dépôt. Comme celui qui offre toujours un café à tout le monde, celle qui râle sur tout, celle qui a toujours son grand sourire jusqu’aux oreilles ou encore celui qui ne salue jamais, rentre et ressort de la salle des recettes comme une ombre.

Le jour où j’ai changé de dépôt, ça a été encore plus varié: à Ixelles nous sommes presque 500 agent.es. Sur ma lancée de catégoriser les client.es, il m’a été inévitable de faire un classement, avec humour et tout le respect que j’ai pour elleux, de mes courageux.ses collègues! Bonne (re)lecture 🙂

planches originales

Aux personnes attentives, vous remarquerez que les couleurs des planches originales ont été modifiées par choix esthétique 🙂

⬇️ ⬇️ ⬇️ (re)découvrez l’article original d’avril 2017 : ⬇️ ⬇️ ⬇️

Saison 5

#rétrospective – S01E07: Transit

Conduire des trams dans une grande ville, c’est du monde qui passe et repasse. Curieuse de nature, presque rien ne m’échappe. Je me délecte à observer les gens, à écouter leurs conversations, à m’imprégner du peu d’informations que je perçois. Bon, parfois c’est loin d’être agréable. Un gars qui hurle au téléphone à 10 centimètres de moi, un bébé qui pleure d’un terminus à l’autre, une conversation sur haut-parleur… (des années après, je ne comprends toujours pas ce phénomène).

Les mois passent et je commence à distinguer des catégories de client.es. Il y a comme des ressemblances, des attitudes répétées, semblables. Du plus naze qui te balance la monnaie pour un ticket sans te regarder, et encore moins te parler, à la mamy aux caramels. M’est alors venue l’idée de réaliser un top 10 de mes chers et chères voyageur.ses! À la première place, vous avec découvert mes préféré.es, mes chouchous, mes rayons de soleil au quotidien. Et iels m’ont cruellement manqué pendant les divers confinements et fermetures d’écoles! Alors si vous en avez un ou une pas loin, demandez-lui de m’envoyer un petit mot doux ou en commentaire, cela rééquilibrera mon quota! Merci et amour sur vous 🙂

planche de recherche

planches originales

⬇️ ⬇️ ⬇️ (re)découvrez l’article original de janvier 2017 : ⬇️ ⬇️ ⬇️

Saison 5

#rétrospective – S01E08: Poésie.

Et puis dans ce rétroviseur, où défilent mes journées et toustes les bruxellois.es qui les remplissent, comme les trams que je conduis, apparaissent des scènes. Je commence à y voir des répétitions, des habitudes et parfois, des choses surprenantes! Alors, je m’y plonge, je contemple, j’imagine d’où viennent et où vont ces personnes. Celui qui transporte un lampadaire, ou les grands tubes ou celle qui voyage avec sa contrebasse. Elle revient de son cours ou elle y va? Quel livre lit ce gars, qui me donne envie de m’arrêter place Flagey et d’en lire un sur un banc au soleil, café latte à la main. Quel enfant a perdu ce sac de piscine. S’il il ou elle se fera engueuler ce soir. Quelle musique écoute cette femme… J’écoute ces deux ados et j’essaie de décrypter « Le mec, il m’envoie un pouce! Sans texte! ». Puis en fond, les voix des collègues qui résonnent dans la radio du dispatching tram. Au fond, c’est un peu ma tv à moi. Je suis leurs péripéties, parfois il y a un peu d’humour caché, souvent de l’agacement, parfois du stress. J’apprends mon nouveau métier aussi comme ça.

Une trame sonore de roues qui avancent sur les rails, d’allers et retours d’essuies-glace, du moteur qui ronronne, du gong que j’active frénétiquement, de sonneries de demande d’arrêt, des portes qui s’ouvrent et se ferment. Je rêvasse. Du moins, j’apprends à conduire tout en m’évadant. Et c’est génial, car c’est exactement pour ça que je suis sur ce siège de tram: me sentir utile, être dans mon coin puis avoir des heures à penser.

planche originale
planche de recherches

⬇️ ⬇️ ⬇️ (re)découvrez l’article original – Février 2017 : ⬇️ ⬇️ ⬇️